Le sevrage partiel ou complet, est plus ou moins difficile d’un duo maman-bébé à un autre. Il peut être très rapide comme très long et compliqué.
Dans "108 questions et leurs réponses pour tout savoir sur l'alimentation de votre enfant de 0 à 2 ans" de Julie Carillon, est abordée la question du sevrage du sein avec bébé, problématique qui peut intervenir dans un quotidien de jeune maman. Julie Carillon, Docteur en Nutrition, créatrice et gérante d'Hamstouille, aborde toutes les questions relatives à l’alimentation de l’enfant, de sa naissance à l’âge de 2 ans : l’allaitement, les méthodes de diversification, l’installation et le choix des accessoires, les quantités, la question des allergies, du transit, du RGO…
Voici sa réponse, disponible dans son livre :
Sevrage avant 6 mois
Pour les plus petits bébés (en dessous de 6 mois), le plus simple est de proposer le lait infantile au biberon. En revanche, si la maman veut continuer à allaiter au sein le plus longtemps possible (sevrage partiel), il vaut mieux utiliser un contenant alternatif pour préserver la qualité des tétées au sein (voir question n° 24 p. 58).
- À cet âge, le sevrage est généralement plutôt facile, et il conviendra donc de proposer un biberon à la place du sein à chaque fois que bébé a faim (en restant sur une alimentation à la demande).
- En ce qui concerne les quantités, il est préférable de se conformer à des quantités physiologiques (entre 90 et 120 ml par biberon) et de pratiquer la méthode du paced bottle feeding (voir question n° 35 p. 81). Mais il n’est pas rare que les bébés aient un peu de mal à faire la transition au début. Il ne faut donc pas hésiter à proposer des plus petits biberons fréquemment, le temps que l’enfant s’habitue. Ce qui compte, c’est la quantité de lait bue sur 24 heures.
Sevrage après 6 mois
Pour les bébés de plus de 6 mois, il n’y a aucun intérêt à proposer le lait infantile au biberon. En effet, quand on commence la diversification, il est conseillé de proposer les liquides en tasse d’apprentissage pour autonomiser le bébé et lui permettre de développer ses capacités oro-motrices. De plus, à cet âge, le sevrage peut s’avérer plus difficile et je remarque bien souvent que les bébés qui boivent seuls en autonomie sont bien plus «coopératifs» que ceux que l’on essaye de faire passer au biberon.
- Pour le côté pratique, je conseille de proposer du lait infantile à bébé dans sa tasse, en autonomie, à chaque réveil (moment où le bébé a le plus besoin de s’hydrater et où il est le plus tolérant et éveillé) et à chaque repas. Les bébés sont souvent plus réceptifs à table, car ils découvrent le lait infantile comme un aliment, et ne se focalisent pas sur le fait qu’on leur propose une tasse à la place du sein de maman.
- On commencera par des petites quantités, et progressivement, bébé arrivera à boire des tasses de 90 à 150 ml. Encore une fois, l’important est la quantité de lait consommée sur la journée entière.
Un sevrage en douceur
Je conseille de continuer l’allaitement en parallèle des tasses/biberons de lait infantile en étant un peu moins « disponible » pour la mise au sein (dès que l’enfant arrive à boire un peu de lait autrement qu’au sein). Petit à petit, le bébé va boire de plus en plus de lait infantile et on le mettra de moins en moins au sein. La lactation baissera toute seule progressivement, et l’allaitement s’arrêtera doucement sans forcer.
- Le sevrage est souvent plus facile quand bébé est gardé, car sa maman n’est réellement pas disponible pour une mise au sein. Elle pourra alors vider ses seins avec un tire-lait autant de fois que nécessaire pour éviter l’engorgement. L’utilisation d’un recueillait est une bonne idée en cas de sevrage rapide, car il permet de vider les seins sans continuer à stimuler (contrairement au tire-lait).
- Il est important de tester le lait infantile quelques jours en maintenant un allaitement exclusif au sein, car dans certains cas, les bébés ne tolèrent pas le lait infantile choisi et ne pourront pas se passer de l’allaitement avant qu’un diagnostic ait été posé et que l’on ait trouvé une alternative appropriée.
L'aspect psychologique est très important lors des sevrages
Je tiens également à préciser que quand une maman sèvre son bébé à contrecoeur, la transition est parfois très difficile. Les bébés sont des éponges émotionnelles et ils ont besoin de se sentir en confiance pour avancer. Alors, quelle que soit la raison du sevrage, il est important que la mère soit à l’aise et confiante et qu’elle explique bien à son bébé ce qu’il va se passer et pourquoi ! Elle peut aussi dire que c’est difficile, que ça la rend triste, ou qu’elle n’en peut plus d’allaiter et qu’elle a besoin de retrouver son corps pour être heureuse. Les bébés ne jugent pas et sont heureux à condition que leurs parents le soient aussi.
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