La conscience modifiée
En psychologie classique, il est coutume de croire que pour résoudre un problème et pouvoir se soigner des effets d’une situation douloureuse, il faut en prendre conscience, au sens de « comprendre », « expliquer », « analyser », « interpréter »… Les thérapeutes et parents magiciens, n’ont pas besoin de ce type de conscience-là pour agir. La compréhension mentale est beaucoup trop étriquée pour devenir magique, en comparaison aux immenses possibilités du cerveau humain.
C’est pourquoi, nous préférons utiliser un modèle de conscience prodigieux, qu’on obtient grâce à un état modifié de l’attention. On le trouve en soi. Et c’est très facile à obtenir parce que cela vient naturellement sans avoir besoin de chercher : c’est cet état de conscience dans lequel on surprend souvent les enfants qui s‘ennuient en classe ou à un dîner de famille et à qui l’on reproche parfois d’être « dans la Lune ».
En Hypnose Ericksonienne, « être dans la Lune » s’appelle une « transe ». C’est un mot qui peut faire peur car il est souvent associé à une perte de contrôle.
Rassurez-vous, ceci est un exercice naturel que notre cerveau pratique plusieurs fois par jour et qui va du simple fait de fermer les yeux (donc de ne plus avoir la même perception de son environnement) à un sommeil profond, en passant par cette situation que tout le monde connaît : quand on sort de chez soi et qu’en fermant la porte, on s’aperçoit qu’on n’a pas le souvenir d’avoir éteint les lumières ou coupé le gaz sous une casserole et qu’en allant vérifier, on constate que l’on a effectivement bien fait tout cela…
Le fonctionnement cérébral, dans cet état de conscience modifiée, permet une compréhension « sans filtre » de l’information.
La richesse de l’inconscient
Selon Milton Erickson (psychothérapeute magicien dont la pratique ericksonienne tire son nom), l'inconscient est une partie de nous très sage, très intuitive, très créative… et c’est aussi une partie qui, tout au long de la vie, conserve la mémoire de l’enfant que nous avons été depuis sa conception et même bien avant cela ; je vais l’expliquer maintenant.
Dans l’inconscient on trouve, entre autres, tous les automatismes créés par l’apprentissage : la manière dont on marche, le rythme auquel on respire en telle ou telle circonstance, les réactions émotionnelles systématiques en fonction d’un stimulus (la peur des ascenseurs par exemple, ou le dégoût de certains aliments en fonction de leur aspect) ou comportementales (crier quand on est en colère, pleurer – ou se retenir de pleurer — quand on est triste, bouder, fuir, etc.), les représentations internes de soi, des autres et du monde, les identifications auxquelles la construction de soi se réfère…
On trouve aussi dans la mémoire inconsciente la part héritée de l’expérience humaine : celle dont on sait maintenant qu’elle s’inscrit jusque dans l’ADN pour le marquer de l’empreinte des traumatismes ancestraux… Mais heureusement aussi des soins et des réparations.
Dans l’inconscient se trouve également le souvenir kinesthésique de nos expériences intra-utérines et post-natales : ces fameux états de béatitude sans nuage, que les états modifiés de la conscience (la transe hypnotique) peuvent instantanément faire ressentir, comme si on y était… Nous sommes encore bien loin d’avoir tout exploré de l’inconscient humain.
Les neurosciences sont en train d’apporter depuis quelques années des preuves de ce que nous, les thérapeutes magiciens de l’inconscient, utilisons comme postulat de base de notre pratique depuis presque un siècle.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à découvrir le dernier ouvrage de Laurence Dudek "Parents magiciens, enfants enchantés" !
