Comment aider mon enfant victime de chantage affectif ?
La réponse de Laurence Dudek, psychothérapeute et psychopédagogue :
« Je comprends que votre petit garçon ne souhaite pas que vous interveniez. En revanche, vous pouvez l’aider en lui disant que vous pensez que ce que lui propose son copain, c’est comme un jeu : il n’a pas l’intention de ne plus être son copain, c’est seulement ce qu’il dit, comme une phrase magique qui fait de votre petit garçon une marionnette qui obéit. En comprenant cela, votre petit garçon pourrait informer son copain que ce jeu ne l’amuse pas. Mais pour cela, il faut d’abord qu’il dépasse sa peur : la peur de perdre son copain. Veillez aussi à ce qu’il comprenne que son copain a autant besoin de lui que lui de son copain. »
La clé n°8 de la méthode Éducation Efficace de Laurence Dudek : « Ni comparaison, ni compétition »
En Éducation Efficace, on utilise cette clé chaque fois qu’une énigme se pose dans les relations de fratrie : la comparaison et la compétition entre frères et sœurs sont à l’origine de la mésentente et des conflits dans de nombreuses familles. Cette clé est aussi utile à la compréhension de l’échec scolaire, ainsi que de difficultés relationnelles, par exemple entre amis dès l’enfance, et qui perdurent souvent à l’âge adulte et se répercutent dans tous les domaines de la vie sociale.
• S’abstenir de toute comparaison entre les enfants dans la fratrie, mais aussi dans la famille élargie, avec les copains d’écoles, etc. Que cela soit pour valoriser ou dévaloriser son enfant, cela ne lui permet pas d’apprendre.
• Éviter de citer en exemple d’autres personnes : soi-même (« moi à ton âge »), un groupe (« les jeunes de maintenant ») ou de comparer le contexte de l’enfant à celui d’autres enfants, comme s’il en était responsable (« certains enfants n’ont pas la chance d’avoir ce que tu as »).
• Stimuler la collaboration plutôt que la concurrence entre les enfants : préférer les jeux d'équipe où tout le monde doit gagner ensemble (jeux coopératifs), proposer d'aider les copains à l'école, suggérer de travailler en groupe...
• Rester confiant et aidant pour l‘enfant quels que soient les résultats scolaires : dire plutôt « je suis content pour toi » que « bravo tu as bien réussi », demander à l’enfant ce qu’il ressent quand il perd plutôt que d’afficher sa propre déception.
• Éviter toute mise au défi : « le premier arrivé est un champion », les challenges et les épreuves. Par exemple : faire faire les exercices scolaires avec les résultats à disposition, donner les solutions, ne pas laisser l’enfant piétiner en pensant que sinon ce serai « trop facile ».
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