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Vie quotidienne

Comment réagir face au terrible two ?

« Non ! » C’est l’un des tout premiers mots prononcés par les enfants. Un mot dont ils découvrent le pouvoir, entre 18 mois et 2 ans, faisant basculer leurs parents dans le plus grand désarroi. La fameuse phase d’opposition, on a beau savoir qu’elle arrivera un jour, elle nous prend toujours au dépourvu.

Cet ouvrage a pour vocation première de déculpabiliser en offrant une enquête allant aux sources de ce malaise. Vous retrouverez dedans :
  • une mise en perspective historique pour mieux comprendre l’évolution de ces injonctions variant au fil de mythes, des découvertes scientifiques et des diktats distillés par les réseaux sociaux.
  • des témoignages de parents pour mettre en lumière nos difficultés à dépasser les freins au sein du couple, des familles, de la société, de l’entreprise…
  • des éclairages de professionnels du monde de l’enfance qui veulent changer la donne et résoudre cette situation de crise pour enfin (ré)concilier le bien-être des enfants avec celui des parents.

 

Les enfants et le pouvoir du "non"

 

S'opposer, c'est normal !

Faire face à ces crises d’opposition initie les parents aux cassetête éducatifs qui vont jalonner leur route au cours des années à venir. Le fait de savoir qu’il s’agit d’un passage obligé dans le développement de l’enfant peut les aider un tout petit peu. Simplement en comprenant qu’ils ne sont pas seuls au monde à faire face au bien nommé « terrible two ». « Deux ans, c’est l’âge où ils vont s’individuer, comprendre qu’ils peuvent avoir leurs propres opinions, leurs propres façons de faire, qu’ils sont différents de leurs parents », explique Nathalie Franc, pédopsychiatre28. Dire « non » leur permet ainsi de s’affi rmer et de revendiquer leur identité toute neuve. En principe, cette phase disparaît ou s’atténue vers 3 ans après l’entrée à l’école, même si certains enfants manifestent un tempérament plus opposant que d’autres et pendant plus longtemps.

 

Comment réagir ?

Le décodage de ces comportements, tout comme la façon de réagir face à ceux-ci, fait polémique dans le débat éducatif actuel. Et ce bien au-delà du simple clivage parents laxistes / parents autoritaires. Pour la porte-parole de l’éducation positive, Isabelle Filliozat, la phase d’opposition et d’affi rmation de soi en tant que telle est plutôt de courte durée, limitée à 3 semaines. Et c’est souvent « parce que les parents s’arc-boutent et croient qu’il faut garder le pouvoir » que cette période du « terrible two » a tendance à se prolonger. La plupart du temps, selon la psychologue, ce que les parents prennent pour des colères sont en fait des « trop-pleins » émotionnels, auxquels les petits ne peuvent faire face du fait de leur immaturité cérébrale (en particulier de leur cortex préfrontal) : « C’est biologique ! À partir de l’instant où le cerveau de l’enfant est sous stress, son amygdale déclenche le circuit du stress. Ça veut dire qu’il a de l’adrénaline et du cortisol dans son corps. Il est tout énervé à l’intérieur. Du coup, il va être souvent fi gé, ou alors il va fuir ou il va agresser. Attaquer étant ce qu’il va faire le plus quand il est avec sa maman, sa fi gure principale d’attachement29. » Dans la logique de la parentalité positive, il s’agit alors pour le parent de faire baisser la pression, en « accueillant » les émotions de l’enfant et en l’aidant à les exprimer. D’aller plutôt vers les consignes plutôt que vers les ordres, vers les ressources que vers les limites, vers le « comment faire ? » plutôt que vers le « tu ne dois pas ». Jusqu’à remplacer le « non ! » par le « stop ! », un avertissement moins teinté de reproches. Et si les hurlements empêchent tout dialogue, si on est à court d’argument pour lui expliquer qu’il ne peut pas monter sur la chaise ou avoir ce gros paquet de bonbons ? « Le câlin va être l’outil magique, assure Isabelle Filliozat, qui va permettre de diminuer le stress autant pour le parent que pour l’enfant. » Avec à la clé, si possible, une sécrétion d’ocytocine, l’hormone de l’attachement, capable de réguler le stress.

 

Éduquer avec de "petits outils" 

Depuis une vingtaine d’années, les ouvrages réhabilitant le cadre, les limites et l’autorité — sans pour autant prôner le retour à l’autoritarisme d’avant 1968 — trouvent tout autant leur public que les traités d’éducation positive. Pour le plus ardent des contradicteurs, Didier Pleux, auteur de De l’enfant roi à l’enfant tyran, le « terrible two », « c’est une phase où l’enfant se heurte au principe de réalité, il veut rester dans son bon plaisir. Il faut que le parent tienne bon. Tu dis non ? On respecte ça, mais pour nous, c’est un super non ! » Le psychologue s’élève contre « toutes les techniques qui ne veulent pas entendre parler de frustration. Quand on élève un enfant, on doit être à la verticale. Vertical, ça veut dire de l’autorité : je transmets, j’apprends, j’enseigne, je contrains et je suis déplaisant et frustrant par moments ».

Alors, entre autorité et bienveillance, faut-il choisir son camp ? La problématique n’est certainement pas si manichéenne. Un courant, né dans le sillon de l’éducation positive, il y a 40 ans aux États-Unis, a choisi l’appellation « discipline positive » afin de concilier respect de l’enfant et respect du cadre éducatif. De son côté, Catherine Gueguen, célèbre pédiatre et spécialiste des neurosciences, tient à préciser : « L’éducation positive n’est pas du tout du laxisme. Le parent doit rester un vrai parent, un adulte qui transmet des valeurs, qui montre l’exemple, qui pose un cadre, qui sait dire non. Dès que l’enfant a un comportement inadéquat, il faut absolument lui dire non, mais sans crier, sans humilier et sans taper l’enfant. »

 

Des tonnes de patience

Alors « non » ou « stop » ? Le coin ou pas le coin ? La négo ou pas la négo ? Au-delà des micro-querelles qui agitent les réseaux sociaux, il semblerait que les tenants de l’éducation positive et de la mouvance disons « néo traditionnelle » s’accordent sur l’essentiel : une parentalité qui s’exerce dans le respect de l’enfant, avec amour et empathie. Un véritable consensus s’est instauré ces dernières années pour condamner toute forme de VEO (Violences éducatives ordinaires), les coups, les mots qui blessent, les punitions qui humilient… À chaque parent de dessiner les contours des limites qu’il veut poser à son enfant, pour qu’il se sente épanoui et en sécurité. « Surtout chers parents, ne vous culpabilisez pas. Ne vous mettez pas de pression. Si vous faites des erreurs, ce n’est pas grave, il faut juste le reconnaître, conseille Catherine Gueguen, qui préconise « des tonnes et des tonnes de patience » et l’acceptation de se faire aider par la famille, les voisins… « Un enfant petit, ça ne s’élève pas seul ! ».

 

Cet article vous a plu ? Découvrez d'autres sujets et conseils dans Parents parfaits, un mythe toxique d'Isabelle Tepper, journaliste santé et parentalité :

 

 

 

 

 

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