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Développement de l'enfant

Tout ne se joue pas avant 6 ans

Dans son livre "Comprendre le cerveau de son enfant", Pascale Toscani nous invite à modifier nos représentations concernant le développement de l’enfant. Nous vous dévoilons un extrait tronqué de son ouvrage, un passage où elle s'attaque à cette croyance qui a la peau dure. Non, tout ne se joue pas avant 6 ans.

L’ancêtre de la science du cerveau se nommait la phrénologie. Les phrénologues se représentaient le cerveau comme un assemblage de fonctions relativement indépendantes les unes des autres. Ainsi, le cerveau avait (ou n’avait pas, c’était selon…) une zone de la bienveillance, une zone de l’amour de sa famille, de la fidélité, etc.

À partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la science prend une place prépondérante dans la culture européenne. La rigueur passe alors par la mesure : on compare la taille des cerveaux, leurs poids, leur circonférence, leur volume. Ces liens établis entre la morphologie et le caractère vont nourrir des neuromythes qui ont survécu jusqu’à aujourd’hui. Ce que les adeptes de la craniométrie avaient pu constater, c’est que le cerveau change de taille beaucoup plus rapidement que le corps de l’enfant. À 3 mois, le cerveau a atteint la moitié de la taille du cerveau de l’adulte. À 6 ans, son volume est proche du cerveau adulte. De là à déduire qu’il n’allait plus évoluer, il n’y avait qu’un pas facile à franchir.

Aujourd’hui, nous savons qu’il n’en est rien : il faut presque trois décennies pour que le cerveau soit mature dans son développement et l’aventure ne s’arrête pas là. En effet, il va continuer à se modifier au fil des apprentissages. Nous allons connecter des neurones tout au long de la vie, et même en créer de nouveaux. C’est ce que l’on appelle la neurogenèse. Donc, pas de crainte, ni la vie psychique, ni la vie cognitive ne se jouent avant 6 ans ; elles se jouent tout au long de la vie.

Cependant, ce que l’enfant encode comme information dans son enfance aura de l’influence sur ce qu’il pense de lui même et de son avenir, ainsi que sur son comportement cognitif. Des propos malveillants à son égard peuvent peser comme des fardeaux. S’entendre dire très tôt dans sa vie qu’on est incompétent ou méchant laisse des traces – ce qui ne veut pas dire que les parents doivent tout accepter de peur de gâcher l’avenir de leur enfant ! Il est essentiel de lui faire prendre conscience de ses comportements, surtout s’ils posent des problèmes sociaux ou cognitifs. Mais pour évoluer, pour se développer dans les meilleures conditions, il a besoin du soutien de son entourage, familial et scolaire.

Cette croyance que tout se joue avant 6 ans côtoie un autre neuromythe : celui de la limite dans les apprentissages. «  Il (elle) a atteint ses limites, il (elle) ne peut faire plus  » est une affirmation qui mérite quelques détours. La question de la limite fait partie du langage courant, elle se base en général sur des observations. « Je vois bien que mon enfant ne peut faire plus », entend-on. Chacun d’entre nous, enfant ou adulte, connaît parfois cette même impression de ne pouvoir aller plus loin dans un apprentissage particulier. Ce que l’on attribue à une limite cognitive dépend en réalité de nombreux facteurs : les facteurs motivationnel, émotionnel, psychologique, etc. Les enfants ont une capacité illimitée d’apprentissage, ce qui ne veut pas dire qu’ils peuvent tout intégrer rapidement, chaque fois qu’ils rencontrent une nouvelle connaissance. En revanche, chaque question posée par un enfant est une preuve de son efficience cognitive qui évoluera d’autant mieux s’il est encouragé dans son questionnement.

En conclusion, rien ne se joue avant 6 ans ! Mais très certainement, tout se joue avant 100 ans !

Pour en savoir plus et continuer votre lecture, achetez l'ouvrage de Pascale Toscani, docteure en psychologie cognitive "Comprendre le cerveau de son enfant" dans la collection Côtés Parents aux Editions Hatier (parution le 4 septembre).

Ce livre a pour vocation :

  • d’éclairer le lecteur sur le fonctionnement du cerveau de l’enfant  ;
  • de faire un sort aux fausses croyances concernant le fonctionnement du cerveau, les neuromythes  ;
  • d’expliquer les grands mécanismes des fonctions cognitives, fonctions qui permettent aux enfants d’entrer en contact avec le monde (la mémoire, l’attention, le langage, la motivation, les émotions…)  ;
  • de donner des conseils d'hygiène de vie pour favoriser les apprentissages et le bien-être des petits et des grands  : le sommeil, le sport, l’alimentation, tous les paramètres qui favorisent leur développement.

CET ARTICLE A ETE ECRIT PAR - Pascale TOSCANI

Pascale Toscani est psychologue et docteure en psychologie cognitive. Elle est aussi responsable du GRENE Monde.

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